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Les jardins collectifs sont-ils bénéfiques ?

17 avril 2014

FNJFC - Fédération natiobnale des jardins familiaux et collectifs

FNJFC - Fédération nationale des jardins familiaux et collectifs

OBJECTIFS :

La Fédération Nationale des Jardins Familiaux et Collectifs (FNJFC) a pour but de créer, réhabiliter, développer, gérer et animer les jardins familiaux.
La FNJFC (dénommée avant 1952 Ligue Française du Coin de Terre et du Foyer) a été fondée en 1896 par l’Abbé LEMIRE et reconnue d’utilité publique en 1909.
Reconnue par les pouvoirs publics et par l’Office International du Coin de Terre et des Jardins Familiaux, elle est la référence française des jardins ouvriers et familiaux de par son expérience du mouvement associatif et sa technique de gestion directe ainsi que par son fonds documentaire.
Elle fédère aujourd’hui 200 associations de jardins familiaux de toute nature, tant par leur taille que par leur histoire ou leur objet. Elle assure la gestion décentralisée de jardins familiaux au sein de 50 comités locaux regroupant environ 6 000 jardiniers et gère directement 3 000 parcelles réparties sur 70 groupes de jardins franciliens.

ACTIONS :

La FNJFC développe des parcelles pédagogiques, des jardins adaptés aux personnes à mobilité réduite, des jardins partagés, des parcelles d’insertion, des jardins en pied d’immeuble...
Partenaire privilégié et incontournable, elle met à la disposition des collectivités locales, en particulier des communes, les compétences et l’expérience de son bureau d’études. Elle propose à ses adhérents un savoir-faire unique en France et une palette de services adaptés aux jardins familiaux.
En liaison permanente avec le Ministère de l’agriculture et de la pêche (son ministère de tutelle), la FNJFC travaille à l’amélioration des lois et règlements concernant la protection des jardins familiaux, notamment au sein du Grenelle de l’environnement.

CONTACT - ADRESSE :

12, rue Félix Faure75015 PARIS
Tél : 01 45 40 40 45Fax : 01 45 40 78 90
Mél. : j.clement@jardins-familiaux.asso.fr
Site :http://www.jardins-familiaux.asso.fr

DOMAINE :

AGRICULTURE - PERIURBAIN

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20 février 2014

Et si on transformait le toit de votre immeuble en potager ?

Et si on transformait le toit de votre immeuble en potager ?

Reporters d'Espoirs | Agence de presse

 

 

 

Une ferme Lufa sur un toit de Montréal (Fermes Lufa)

Une batavia fraîchement cueillie qui craque sous la dent est un plaisir simple mais difficile à satisfaire pour un citadin. A mesure que les villes s’étendent et que les bonnes terres agricoles s’épuisent, l’appétit des consommateurs pour les produits frais et locaux se fait plus pressant. Pourquoi ne pas développer des cultures maraîchères en ville sur l’espace inutilisé des toits ?

L’idée

En Amérique du Nord, l’agriculture urbaine est en plein essor. A New York, où la superficie totale des toits représente 20% de la surface de la ville, le plan de développement durable PlaNYC 2030 propose des abattements fiscaux pour la reconversion des toits en « roof gardens » (« toits-jardins »). Ce toit végétalisé est un bon isolant thermique, il absorbe une partie des eaux de pluie, favorise la biodiversité et embellit les tristes sommets des gratte-ciel.

Depuis, les jardins sur les toits de la « Grosse Pomme » ont fait souche et pris de l’ampleur. A Montréal, deuxième plus grande superficie urbaine du Canada, c’est une ferme de plus de 3 000 m² qui a poussé en haut d’un bâtiment industriel. Sous son immense serre, jusqu’à 800 kg de fruits et légumes sont cueillis chaque jour et vendus aux abonnés dans la journée.

Une ferme sur un toit, « l’agriculture de l’avenir »

Son créateur, Mohamed Hage, un jeune informaticien né au Liban, aime raconter s’être inspiré de la lufa (ou loofah), une variété de courge grimpante qu’il voyait pousser, enfant, jusque sur le toit de sa maison natale :

« Pour moi, c’était tout naturel de construire une serre sur un toit. C’est l’agriculture de l’avenir. Il est évident qu’il est beaucoup plus écologique de produire en ville que d’importer. Notre ferme permet de récupérer des terres, de réduire la distance, tout en produisant des légumes à haute valeur nutritive. »

En bon informaticien, Mohamed Hage a pour ambition de développer sur les toits des villes ce qu’il nomme une « agriculture 2.0 » : produire hors sol et le plus efficacement possible, avec le moins d’énergie possible, tout en connectant producteurs et consommateurs.

En 2009, il fonde la société Les fermes Lufa qui commercialise depuis avril 2011 les récoltes de sa première serre urbaine. Désormais, pour près de 1 000 abonnés aux paniers de légumes, de la cueillette à l’assiette, le circuit est des plus courts.

 

Une ferme Lufa sur un toit de Montréal (Ferme Lufa)

Comment la mettre en pratique ?

A l’aide de Google Earth, Mohamed Hage a recensé 130 toits de Montréal, avant de jeter son dévolu sur un toit plat de 3 000 m², dans le voisinage du Marché Central. Il lui reste à convaincre le propriétaire de cet immeuble de bureau pour lancer les travaux. Il se souvient :

« Les gens n’arrivaient pas à visualiser ça dans leur tête et se posaient énormément de questions. Allions-nous louer leur toit ou l’acheter ? Allions-nous utiliser du fumier ou un tracteur sur le toit ? »

Dans un pays où le thermomètre frise les -10°C plus de trois mois par an, Mohamed Hage sait trouver le bon argument : la serre permet de réduire de 20% les coûts de chauffage et de climatisation. L’hiver, la serre récupère la chaleur qui s’échappe par le toit et isole le bâtiment des rayonnements du soleil en été. Les plantes utilisent ainsi moitié moins d’énergie qu’une culture sous serre, en terre.

Fruit de cinq années de recherches et d’1,5 million d’euros d’investissement, la ferme est un concentré de technologies. La quantité de lumière et la température, les nutriments fournis aux plantes (potassium, calcium et magnésium), l’arrosage au compte-gouttes avec l’eau de pluie, sont automatisés pour ne distribuer que ce dont les plantes ont besoin. Seule la cueillette se fait encore à la main.

Les fruits et légumes récoltés sont livrés le jour même par un seul camion qui dessert plus d’une trentaine de dépôts chaque semaine, sur l’île de Montréal. Pour Kurt Lynn, responsable de la distribution, le circuit court est l’atout majeur de l’agriculture urbaine :

« Comme nos produits sont livrés dans un rayon maximal de 5 km, on peut se permettre de cultiver des variétés plus goûteuses mais plus fragiles, puisqu’elles n’ont pas à endurer la réfrigération, le conditionnement et le transport. »

Si les variétés proposées sont cultivées de manière « responsable et durable », entendre sans OGM ni pesticides, seule la lutte contre les insectes nuisibles est biologique. Sous la serre, les coccinelles s’activent pour combattre les pucerons, et les ruches installées au milieu des plantes assurent la pollinisation.

Ce qu’il reste à faire

Le prototype des fermes Lufa est prêt à être dupliqué sur des surfaces trois à quatre fois plus grandes. Selon Mohamed Hage, il y aurait plus de 900 000 m² de toits en terrasse à Montréal sur lesquels aménager des serres qui pourraient alimenter un tiers de la population urbaine :

« Nous avons démontré que c’est un projet rentable. La rentabilité dans la première année sans avoir à demander de subventions, c’est une grande fierté. Selon nous, pour que ce soit l’agriculture de demain, ce type d’agriculture urbaine doit se faire à échelle commerciale. »

Reste à s’entendre sur la notion de produit frais local. Au mois de novembre, le panier des fermes Lufa propose tomates cerises et concombres du Liban... A se jouer des saisons, l’agriculture urbaine édicte son propre calendrier, sans grand rapport avec le cycle de la nature.

Frédérique Sauvée

3 février 2014

Les jardins collectifs urbains : effet de mode ?

 

Les jardins collectifs urbains : effet de mode ?

Emmanuel BOUTON, Le GRAIN asbl, 19 janvier 2011


1. Les jardins collectifs urbains

Depuis quelques années, il existe un engouement certain de nombreuses personnes issues de milieux sociaux variés pour les jardins collectifs. Également appelés « jardins communautaires » ou « jardins partagés », ils correspondent à une forme de gestion en commun d’un terrain par un groupe d’habitants d’un même quartier. L’existence d’un jardin collectif repose donc sur une dynamique participative. Les habitants le cultivent ensemble en vue de récolter fruits et légumes. En plus de l’espace potager, il n’est pas rare que des zones naturelles y soient créées en vue de favoriser l’accroissement de la biodiversité en flore et faune (insectes, oiseaux...) locale.

De nombreux bienfaits sont reconnus aux jardins collectifs urbains : ils permettent à des personnes de récolter des fruits et des légumes plus frais, de meilleur goût et de qualité biologique. L’anthropologue Manon Boulianne[1] explique que les jardins peuvent aussi représenter une réponse économique ou encore un moyen de lutter contre la « malbouffe ». Produire par soi-même une partie de son alimentation offre donc l’opportunité de s’écarter ou de sortir des logiques de marché, de consommer de la nourriture saine que certains ne pourraient s’offrir autrement. Ils économisent en même temps qu’ils prennent soin de leur santé.

Les jardins collectifs peuvent aussi avoir des vertus thérapeutiques : considéré comme un « loisir vert », leur culture permet aux jardiniers d’allier l’exercice physique, la détente en plein air et la contemplation de la nature. Le contact et le plaisir procurés par le travail de la terre permettent à des personnes (tant des « anciens ruraux » que des citadins) de répondre à leurs aspirations d’un contact avec la « nature ». Les jardins collectifs représentent des espaces de liberté, d’autonomie et de créativité. Produire quelque chose par soi-même, montrer à d’autres ce que l’on a produit, partager avec le collectif des fruits et des légumes ou en donner à des amis ou à la famille peuvent être source de valorisation et d’estime de soi. En parlant des ouvriers français du 20ème siècle, Florence Weber note qu’en jardinant, les « hommes cultivent en même temps leurs légumes et leur dignité personnelle »[2].

Ne correspondant aucunement à des parcelles individuelles démarquées, les jardins collectifs contribuent à renforcer les liens sociaux entre des personnes de générations, de conditions, de classes sociales et d’ethnies différentes. Les jardins collectifs sont aussi des lieux au sein desquels les jardiniers ont la possibilité de partager et de renforcer des valeurs telles que la solidarité, la convivialité, la tolérance ou encore la bonne entente. Il n’est pas rare que ces lieux puissent être le point de départ d’initiatives favorisant la cohésion sociale (organisation de fête, de tables d’hôtes ou encore création d’une chorale, d’une fanfare, …). Pour certains, les jardins collectifs sont une réponse à l’anonymat de la ville. Ils contribuent également à éveiller l’esprit d’entraide auprès des personnes et des collectivités qui les avoisinent.

Avoir un impact écologique sur l’espace urbain, voilà encore une autre fonction que les jardins collectifs urbains peuvent revêtir. Les pratiques respectueuses de l’environnement y sont, en effet, favorisées : culture de plantes indigènes, redéfinition de la notion et de la liste des « mauvaises herbes », prohibition des fongicides, des pesticides ou des désherbants chimiques, valorisation des eaux de pluie, fabrication et utilisation du compost sur place à partir de déchets organiques. Des zones naturelles y sont créées en vue d’accroître la biodiversité en flore et en faune locale. La présence de jardins peut même contribuer à améliorer les microclimats urbains, assainir des zones insalubres, participer au recyclage de certains déchets, etc[3].

Par ailleurs, ces espaces représentent aussi des lieux d’apprentissage et de réappropriation de savoirs, de savoir-faire et de culture : ils assurent la perpétuation des traditions agricoles à travers les générations, la transmission des connaissances ou encore la mise en pratique de savoirs et de goûts. Ils promeuvent la découverte de la nature en ville, la transmission d’une connaissance du monde végétal par la pratique du jardinage, l’éducation de l’éducation à l’environnement et la sensibilisation à l’éco-citoyenneté.

Reposant sur une dynamique participative, les jardins collectifs s’appuient sur une volonté d’implication des habitants dans la réflexion associée non seulement aux premiers aménagements d’un jardin, mais aussi à son animation régulière (plantations nouvelles, entretien, gestion de l’association, fêtes, activités annexes,...). En effet, toutes les décisions d’aménagement, de plantations, d’animation et de gestion du jardin sont prises par l’ensemble des jardiniers.

Enfin, les jardins collectifs démontrent à des personnes que des friches urbaines sans usage spécifique prévu à court terme peuvent être (re)conquises par les habitants de quartiers à l’habitat dense. Pour certains jardiniers, cette démarche représente un moyen de conquérir leur droit à la terre et/ou à la ville : un droit à une qualité de vie urbaine. Ces espaces deviennent alors de véritables leviers d’insertion sociale, de participation citoyenne, d’appropriation de l’espace public et de réflexion quant au devenir de ce dernier. Par conséquent, les jardins collectifs peuvent constituer les pierres de touche de revitalisation des quartiers.

2. Jardins en collectivité : ailleurs et en d’autres temps

En Occident, la composante paysanne des villes a toujours été présente mais elle a été négligée, voire ignorée par les pouvoirs publics et par les scientifiques au cours du 20ème siècle[4]. Or, des formes de gestion collective de la terre existent depuis longtemps.

Ce phénomène était déjà observé lors de la première révolution anglaise, époque au cours de laquelle des intellectuels chrétiens, nommés « piocheurs » (diggers, en anglais) ou « bécheux », développèrent un processus d’auto appropriation des terres pour une gestion agraire en commun. Le style de vie strictement agraire adopté par ces personnes représentait, à l’époque, une tentative de réforme de l’ordre social mais aussi un refus de « l’enclosure act ». Elle désigne l’appropriation privée des prés communaux et des terres communales, qui étaient auparavant mises en commun par les paysans et les habitants qui s’organisaient en petites communautés rurales autonomes et égalitaires.

L’appropriation de friches pour leur transformation en jardins potagers pendant les périodes de crises économiques tels que les « Potato Patches » de la fin du 19ème siècle, les « Liberty Gardens » de la première Guerre mondiale, les « Reliefs Gardens » des années trente ou encore les « Victory Gardens » de la seconde guerre mondiale sont autant d’autres phénomènes historiques déjà observés où des habitants des villes s’approprient l’espace public pour y cultiver ce qui faisait défaut dans les magasins[5].

Ces jardins ont germé à travers l’Europe au tournant du vingtième siècle. Ils sont appelés « allotment gardens » dans les pays anglophones et « Kleingärten » dans les pays germanophones. En France, des jardins collectifs, nommés « ouvriers », sont nés avec la révolution industrielle. Ils constituaient un moyen de cultiver quelques légumes par les nouveaux travailleurs des villes, contraints de quitter leur campagne. Ils leur offraient une possibilité de s’approprier un espace sur un petit terrain laissé à l’abandon[6]. Encore aujourd’hui, ils permettent à des familles, aux revenus modestes, de se procurer des légumes et des fruits frais.

Au début des années 1970, aux États-Unis, Liz Christy, une artiste, et quelques-uns de ses amis créent les « Green Guerillas » (Guerilleros verts). Leur objectif consiste à lutter contre le désolement engendré par la multitude de terrains vagues présent dans leur quartier du Lower East Side à Manhattan. Ils décident alors de transformer ces espaces en jardins. Pour y parvenir, ils décident de lancer des « bombes de graines » (seed bombs) par-dessus les grilles de terrains laissés à l’abandon. Aujourd’hui, il existe plus de 600 « community gardens » à New York, et des milliers de jardins communautaires à travers l’Amérique du Nord. L’objectif de cette époque n’est pas seulement de produire de la nourriture, mais également de permettre à des habitants d’un quartier de se retrouver sur un terrain commun et de développer des projets collectifs[7].

En Russie[8], les jardins collectifs apparaissent dès la fin des années 30 parallèlement à l’essor d’un habitat collectif urbain et rural. Les parcelles sont alors destinées aux ouvriers et aux petits employés des villes. Au cours des années 1950-70, face à une demande croissante de la population et une faillite du système planifié de production et de distribution des biens alimentaires en URSS, une extension du dispositif des jardins collectifs est décidée. Depuis les années 90, les jardins collectifs se diversifient et s’étendent. Comme ailleurs, ils sont intimement corrélés aux crises économiques et agricoles. La possession de ces jardins est avant tout liée à une stratégie de production et de diversification alimentaire mais aussi à d’autres aspects : lien social, développement et renforcement de réseaux (échanges, du troc, …), source de prestige social, espace de loisirs et de détente, ...

3. Dynamiques des jardins collectifs

Comme le note Aline Dehasse, membre associée de l’association « Le Début des haricots »[9], les jardins collectifs naissent tant de l’initiative directe de groupes de citoyens que celle d’institutions publiques issues du secteur social et culturel (Agenda 21 local, Centres culturels, associations de quartier, CPAS, …).

La création et la pérennisation de jardins collectifs urbains conduisent leurs adeptes ou leurs porteurs de projets à recourir à l’intervention d’associations spécialisées telle que le « Début des Haricots ». Leurs demandes d’intervention sont diverses :

  • Appui technique et logistique : création et développement d’un potager biologique, installation des bacs, création de compost organique, culture de fruits et de légumes biologiques, conseils en alimentation biologique, développement de la lactation fermentée, …
  • Animations et coordination : stimulation d’une dynamique du groupe entre les jardiniers, mise en commun des idées, transmission de savoir-faire (préparations médicinales, des sirops, des dentifrices aux herbes, …), animation d’ateliers de jardinage (théorie et pratique) ou de stages de cuisine biologique, organisation de tables d’hôtes, stimulation de l’esprit autodidacte des jardiniers, organisation de bourse aux semences,
  • Stimulation d’un réseau autonome entre les membres des jardins collectifs mais aussi avec les associations locales en vue de développer les échanges de savoirs et de connaissances, de porter des revendications exprimées communément par des groupes de jardiniers auprès des instances politiques, mais aussi de soutenir et d’accompagner les nouveaux projets émergents.

 

L’appui direct offert par une association comme « Le Début des haricots » permet également de montrer aux citoyens qu’il est possible d’avoir une vie active tout en produisant une partie de son alimentation. De plus, elle lui donne la possibilité de conscientiser les membres des jardins collectifs aux mécanismes de la consommation marchande, aux logiques de marché, à la souveraineté alimentaire, à l’aménagement du territoire et à l’urbanisme ou encore à des alternatives concrètes telles que les groupements d’achats solidaires (autogérés) en ville …. Ces derniers ont pour objectifs de stimuler de nouvelles synergies entre les consommateurs et les agriculteurs locaux.

A ce jour, de plus en plus d’institutions publiques et d’associations identifient les jardins collectifs urbains comme des outils non négligeables de Conscientisation et d’éducation auprès de publics précarisés par rapport aux questions environnementales, à une alimentation saine et durable. Elles le voient comme des vecteurs qui permettent de sortir de l’isolement. Certains de ces organismes investissent des sommes considérables pour aménager des terrains en jardins collectifs (création de verger, creusage de marre, analyse de sols, apports de terre, …).

Malgré l’importance de moyens qui sont parfois alloués par ces organismes pour créer des jardins collectifs, il n’est pas rare que la pérennité de ces projets soit mise à mal. Comme le révèle Aline Dehasse, les personnes qui en bénéficient éprouvent souvent des difficultés à adhérer à un projet commun. Elles sont davantage en demande d’une parcelle individuelle. L’aspect collectif les rebute. L’intervention du « Début des haricots » consiste alors à créer le collectif, à accompagner les personnes investies dans le projet dans la définition de manière de travailler en commun, à répartir les taches et à gérer les conflits.

La précarité de l’occupation des terres est un autre élément qui freine actuellement le développement des jardins collectifs bruxellois. Les terrains sur lesquels sont aménagés des jardins collectifs sont la propriété des CPAS, des institutions publiques, des paroisses, des privés, des communes ou de la Région Bruxelloise. La pérennisation et la longévité de ces projets sont généralement limitées par des conventions définissant le temps d’occupation des terres mais aussi déterminées par les mandats des politiciens.

Conclusion

Au regard de l’inscription historique des jardins collectifs, il est tout à fait logique de penser que leur développement actuel est une réponse momentanée à un temps de crise économique. Se limiter à cette seule perspective semble toutefois insuffisante. A leur mesure, les jardins collectifs sont davantage des projets concrets qui tentent de redéfinir les limites notre modèle de société dominé par le productivisme économique.

Espaces d’inventivité et de créativité, ils sont des alternatives réelles et concrètes qui donne la possibilité à des personnes de (re)trouver une autonomie alimentaire et d’en définir les modes de production. Ils reflètent une volonté évidente de la part de nombreux citoyens de vivre l’espace urbain de manière moins individualiste, moins excluante et plus solidaire. Ils illustrent leur besoin d’apprendre à mener un projet ensemble mais aussi de se (re)connecter avec le vivant. En prônant une volonté d’accéder à des connaissances en productions alimentaires perdues et d’accéder à une agriculture urbaine, les jardins collectifs remettent aussi en question l’agriculture industrielle de masse et subventionnée. Ils affirment une volonté d’une agriculture plus proche des besoins des citoyens.

Les jardins collectifs représentent une réponse de s’écarter de l’économie de marché. Ils s’inscrivent dans la lutte contre la globalisation, dans une volonté de penser et d’expérimenter une économie plus solidaire. L’autoproduction qu’ils visent démontre que l’économie ne se limite pas aux transactions effectuées sur le marché et qu’il n’y a pas que les économistes qui ont quelque chose à dire sur la question[10]. Au contraire, ils concourent à une économie non monétaire, qui ne se compte pas nécessairement en argent sonnant, mais en dons, en temps ou en services. Les jardins collectifs démontrent que l’amélioration de qualité de vie des citoyens ne passe pas nécessairement par l’expansion de l’économie de marché capitaliste.

Ces projets soutiennent un modèle sociétal prônant une humanité libérée de l’économisme qui se donne comme objectif la justice sociale, la relocalisation de l’économie, la réduction des charges environnementales, la qualité plutôt que la quantité, la coopération plutôt que la compétition.

Cet intérêt pour l’agriculture en milieu urbain mériterait d’être davantage pris en considération et soutenu par les politiques publiques régionales.

Références

[1] Boulianne M., « Faire pousser la solidarité : les jardins communautaires et collectifs au Québec », Musée de la civilisation, 16 septembre 2006.

[2] Weber F., L’honneur des jardiniers. Les potagers dans la France du XXème siècle, Belin, Paris, 1998, p. 287.

[3] Mansourovna Boukharaeva L., Kauark Chianca G., Marloie M., Toledo Machado A., Torres de Toledo Machado C., L’agriculture urbaine comme composante du développement humain durable : Brésil, France, Russie, Cahiers Agricultures, Volume 14, n° 1, janvier-février 2005, p. 156.

[4] Bairoch P., De Jéricho à Mexico. Villes et économie dans l’histoire, Gallimard, Paris, 1985, p. 706.

[5] Saldivar-Tanaka L., Krasny M., Culturing community development, neighborhood and open space, and civic agriculture : the case of Latino community garden in New-York City, Agriculture and Human Values, n° 21, p. 399.

[6] Bonnavaud H., Des jardins ouvriers au jardins familiaux : un siècle d’évolution, Sites et monuments, Paris, n° 194, 2006, pp. 8-10

[7] Pasquali M., I giardini di Manhattan. Storie di guerrilla gardens, Milano, Bollati Boringhieri, 2008.

[8] Ortar N., Les multiples visages de la datcha des jardins collectifs, Anthropologie et sociétés, 2005, volume 29, n° 2, pp. 169-185.

[9] Pour plus d’information, veuillez consulter le site du Début des Haricots : www.haricots.org

[10] Boulianne M., op. cit.

20 janvier 2014

Les fermes verticales

13 janvier 2014

T4P : un Projet de recherche innovant pour des Toits Parisiens Productifs

La production de légumes sur toits, qui s’initie en France, interroge la recherche agronomique. En collaboration avec l’association Toits potagers, AgroParisTech et des unités INRA associées ont produit des références sur la conception de substrats de cultures issus de matériaux locaux.

T4P : production de légumes sur toits. © Inra

Le Projet T4P, Toits Parisiens Productifs

Ce projet Pilote vise à constituer et à tester des substrats de culture utilisables sur les toits, à partir de matériaux organiques locaux, issus du recyclage de déchets urbains. Afin de privilégier une économie circulaire, les chercheurs ont opté pour une utilisation de produits résiduaires organiques issus de l’activité urbaine. Parmi les critères de choix des matériaux, l’accent a porté sur leur proximité, leur disponibilité, leur accessibilité.
Objectif : comparer le comportement de trois matériaux dans le temps
Les comportements du compost de déchets verts, de marc de café inoculé de mycélium de pleurotes, du bois d’élagage et raméal fragmenté ont été analysés au cours d’une expérimentation de deux ans, lancée sur le site d’AgroParistech. Les substrats innovants ont été constitués en « lasagnes » (lasagna-bed), consistant à superposer plusieurs couches de matériaux organiques, ceux riches en cellulose et en lignine (matériaux « bruns) avec ceux riches en azote (matériaux « verts »). Ces substrats fertiles ont été comparés à un terreau horticole classique (témoin). Chaque bac de culture a été exposé à des conditions climatiques similaires, avec suivi des variables météorologiques locales.

Dispositif expérimental et analyse

Les bacs ont été plantés en deux successions culturales de légume-feuilles (laitue, variété Batavia Florine) et de légume-fruit (tomate, variété SuperSweet 100 hybride F1) aux cycles de culture différents, valorisant différemment les substrats (exploration racinaire, besoin en éléments minéraux…) et susceptibles de recueillir à la surface de leur feuillage des éléments polluants. L’objectif est à la fois de comparer les productions obtenues à partir des différents substrats, les évolutions physico-chimiques de ceux-ci et de mesurer les éventuels polluants (métaux lourds) issus des substrats ou de la pollution atmosphérique et qui pourraient se retrouver dans les produits récoltés.
Pour chaque substrat, des analyses physico-chimiques ont été faites avant la mise en culture, après la première culture et après le 2ème cycle de la succession. Un engrais vert a été apporté dans tous les bacs après la 1ère saison de culture. Les indicateurs relevés sur les substrats sont les suivants : la hauteur pour mesurer l’affaissement (dû au tassement physique mais aussi à la perte de matière par absorption), la capacité de rétention en eau, le pH, la teneur en azote minéral, la minéralisation du carbone (estimation de l’activité microbiologique).

Résultats et perspectives

Il ressort de cette première expérimentation que les apports d’organismes exogènes (vers de terre, mycélium de pleurotes) favoriseraient une meilleure dynamique de minéralisation de l’azote. Les substrats composés de déchets de bois, de compost et de marc assemblés en couches permettent d’obtenir un meilleur rendement et sont plus durables dans le temps que les mélanges ou le terreau témoin.
Cette expérimentation lancée en 2012 demande à présent à être poursuivie pour recueillir des données agronomiques plus approfondies ainsi que des données pertinentes sur les risques de pollution atmosphérique pour des cultures conduites à proximité de trafic routier.

production de légumes sur toits. © Inra

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9 décembre 2013

Définition de ville

Une ville est un milieu physique où se concentre une forte population humaine, et dont l'espace est aménagé pour faciliter et concentrer ses activités : habitat, commerce, industrie, éducation, politique, cultureetc. Les principes qui régissent la structure et l'organisation de la ville sont étudiés par la sociologie urbaine, l'urbanisme ou encore l'économie urbaine.

 

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